Ces élections régionales ont un mérite : Quel qu’en soit le résultat elles mettent en évidence la nécessité de s’acheminer vers une refonte importante des institutions et par voie de conséquence du monde politique arrivé à une usure extrême…
La grande difficulté réside dans le fait que ce serait logiquement aux élus de contribuer à la mise en place d’une nouvelle donne et c’est bien là que le bas blesse ! Celui-ci ne va pas scier la branche sur laquelle il s’appuie avec confort et de ce fait très imperméable aux réformes modifiant ses prérogatives….et son effectif !
Chacun reconnaît en effet aujourd’hui (sauf la classe politique bien entendu) que nous pourrions facilement supprimer très sensiblement le nombre de nos élus sans porter préjudice au bon fonctionnement de la démocratie…
Nous sommes dans l’impasse ! Le nombre de chômeurs est à un taux jamais atteint, la pauvreté s’enracine chaque jour un peu plus et on ne voit poindre aucune éclaircie dans ce ciel particulièrement gris…Une insidieuse désespérance favorise le vote extrême ou l’abstention massive… Les français sont à bout et il n’est pas étonnant que le FN progresse à la vitesse grand V. Aucune note d’espoir susceptible de rassurer n’est en vue. Bien au contraire la collusion marquée entre la droite et la gauche contribue à disqualifier le monde politique aux yeux des français désabusés. On peut donc comprendre la progression du Front National qui ne m’apparaît d’ailleurs pas un vote d’adhésion aux idées qu’il colporte mais comme une manifestation ponctuelle de révolte qui ne se manifeste aujourd’hui que dans les urnes mais qui pourrait bien se transporter dans les rues si on n’y prête pas garde….
Les français sont également conscients qu’un changement de tête au niveau de l’état et une modification de la majorité politique ne contribueront pas à une amélioration de leurs conditions de vie. Devant l’urgence de réagir le gouvernement affaibli devrait prendre l’initiative d’un référendum pour redonner la parole au peuple et lui demander s’il serait favorable à la mise en place d’une 6eme république qui serait pilotée par une commission composée de politiques et de représentants de la société civile dûment nommés pour leur sagesse et leurs compétences reconnues (ce sera la partie la plus délicate à concrétiser compte tenu de l’enjeu…)
Parmi les réformes à envisager de suite, je cite sans ordre prédéfinis :
-le retour au septennat présidentiel
-la fusion du sénat avec le Comité Economique et Social (pour que le sénat ait véritablement un rôle à jouer) et avec limitation du nombre d’élus
-réduction drastique du nombre de députés (encore augmenté sous le quinquennat de Sarkozy)
-suppression de l’échelon départemental qui m’apparaît inutile et coûteux
-application du non-cumul des mandats (le serpent de mer)
-mandat unique pour tous les politiques (ou un seul renouvellement après avoir « sauté » un mandat) et ceci afin de permettre une liberté d’action de l’élu incompatible avec l’objectif d’être réélu. Cela évitera des professionnels de la politique dont certains n’ont jamais travaillé….
-reconnaissance du vote blanc
Ce ne sont là que quelques mesures parmi tant d’autres qui pourraient favoriser un retour en grâce de la politique aux yeux des français et ainsi éviter le désamour actuel qui ne peut que mener à la violence et à l’extrémisme…
Aujourd’hui et avant un scrutin indécis on ne peut qu’appeler à la raison et inciter les français à voter en leur âme et conscience sans esprit de revanche et de colère qui ne peut mener qu’à une impasse dont le pays ferait les frais…
Soyons convaincus que le peuple français est suffisamment mature pour que, le moment venu, il puisse trouver une voie de raison et de sagesse lui permettant de revenir et de se réconcilier avec les notions de liberté, d’’égalité et de fraternité qui correspondent à la grandeur d’un pays et qui lui donne ses lettres de noblesse.