Les élections européennes vont être l’occasion de prendre conscience une fois encore de la distance qui sépare le citoyen des structures technocratiques qui ne leur parlent pas et dont ils ne connaissent, pour la plupart, ni les tenants ni les aboutissants…. L’abstention va battre encore un record !
Ces élections de « seconde zone » vont permettre à bon nombre de candidats frustrés de n’avoir pu obtenir un mandat national de se réfugier à Bruxelles et toucher de coquettes royalties même s’ils sont peu présents au parlement européen…. Il est vrai qu’il est plus facile d’être élu sur une liste dont le scrutin est la proportionnelle que dans le cadre d’une élection législative qui exige un certain charisme et un contact plus direct avec les électeurs…. Bien sûr un bon positionnement sur la liste est indispensable pour être élu mais « les professionnels de la politique » savent manœuvrer habilement pour qu’il en soit ainsi et laisser aux « non-éligibles » le seul mérite et la satisfaction d’avoir figuré…Le tout est de participer comme le stipulait Pierre de Coubertin !
Pouvons-nous croire en l’Europe ? Il semble exclu de lui donner un avenir tant qu’une réforme profonde ne modifiera pas ses structures de fonctionnement…. Pourquoi avoir voulu intégrer autant de pays alors que l’on a déjà beaucoup de difficultés à s’entendre dans un cadre restreint ? Pourquoi avoir voulu prendre certaines orientations par la voie parlementaire alors qu’une majorité de citoyens s’y opposait par référendum ? Ne nous étonnons pas alors de cette désaffection des français vis-à-vis de cette construction européenne pour laquelle ils n’ont pas eu leur mot à dire !
Il n’y a pas d’ailleurs que l’avenir de l’Europe qui est préoccupant car aujourd’hui le citoyen est de plus en plus éloigné des structures qui régissent sa vie quotidienne…L’objectif avoué est de « regrouper » bon nombre de services sous prétexte de réaliser des économies: regroupement des régions sans tenir compte de leurs particularités liées à l’histoire, regroupement des localités sous forme de communautés de communes qui devaient permettre de substantielles économies et qui se sont avérés, au contraire, générateurs de dépenses supplémentaires….. Par contre on évite bien d’envisager le regroupement des sénateurs, parlementaires et membres du Comité Economique et Social qui engendrerait d’importantes économies de par la diminution sensible de leurs effectifs !
Ainsi le contribuable est sans cesse amené à mettre la main au portefeuille pour alimenter un « mille-feuilles » qui s’épaissit chaque jour un peu plus : impôt communal, impôts intercommunal, impôt départemental, taxe spéciale d’équipement, taxe ordures ménagères…. et je dois en oublier !
Il est temps aujourd’hui de se poser les bonnes questions : Avons-nous des dirigeants compétents ? Avons-nous des hommes et des femmes susceptibles de faire passer l’intérêt général avant leur égo et leurs besoins propres ?
Au moment où les valeurs traditionnelles sont bafouées, où l’individu peine à trouver sa place au sein d’un monde de plus en plus déshumanisé et où le « Dieu Argent » règne en maître, il me semble indispensable de réagir, de redonner un peu d’espoir dans l’avenir que nous préparons à nos enfants….
Comment réaliser ce miracle ? je n’ai aucune certitude, je suis un peu désemparé, et vous ?
Pierre Catoire