Compostelle: Effet de mode ou réel besoin?

Depuis une vingtaine d’années je suis attaché aux pèlerinages vers Compostelle au point d’avoir fondé en 2004 la Confrérie Fraternelle des Jacquets de France et d’y avoir consacré la quasi totalité de mon temps de retraité…

Il faut dire qu’il ne se passe pas plusieurs semaines sans que les médias nous relatent des expériences de pèlerins avides de narrer leur pérégrination ou encore la mise en exergue d’un nouvel ouvrage consacré aux chemins de pèlerinage jacquaire!

Cette couverture médiatique serait -elle liée à un besoin de combler un vide au sein d’une presse écrite ou parlée  quelquefois à cour d’information ou à un effet de mode que l’on désire prolonger?

Une pèlerine en chemin….

S’il n’avait s’agit que d’un effet de mode je pense que l’engouement ressenti un instant  serait déjà retombé comme le sont bon nombre d’effets de mode que meublent les conversations entretenues par des journalistes en quête de phénomènes ponctuels comblant leur insatiable appétit de diffusion!

Non « Compostelle » répond réellement à un besoin  qui ne saurait se dissiper au fil du temps  mais s’amplifier à mesure que notre monde se déshumanise et s’articule autour de l’appât du gain et de l’économie ce qui contribue à la prédominance de la matérialité sur le spirituel.

Les pérégrinations sur les chemins de Compostelle permettent très souvent à ceux qui  les appréhendent de s’échapper de leur quotidien pour « prendre le temps » et  découvrir (ou redécouvrir) le contact avec la nature et ses éléments que sont  la terre, l’air, le feu et l’eau. Cette imprégnation favorise la réflexion voire l’introspection qui  débouche naturellement sur les questions existentielles que chaque individu se pose, même si beaucoup répugnent  à les faire remonter à la conscience: d’où je viens, qui suis-je, où vais-je?

On prend très vite conscience que la pérégrination ne peut être que spirituelle et, au fur et à mesure que l’on avance,  le marcheur, qui pouvait n’être qu’un simple randonneur, s’élève progressivement vers ce chemin intermédiaire occupé par la méditation qui murit l’individu et le rend responsable de sa propre destinée!

J’aurais l’occasion de revenir sur ce phénomène qu’est la pérégrination vers  Compostelle et la place qu’il prend ou qu’il peut prendre dans la vie de chaque jour pour celles et ceux qui luttent au sein d’un monde de plus en plus difficile pour se positionner!

Periotac