L’ÉCHEC DES GOUVERNANTS

Dans « Politique magazine » de juillet-août 2015, Hilaire de Crémiers chantre d’un « éclectisme » volontaire et permanent veut faire passer « ce papier » dont il est évident qu’il est de nature à faire « grincer quelques dentiers »…! Ce propos très engagé sur les conséquences de la crise grecque, crise qui affecte les autres pays fortement endettés dont la France, l’Italie et, in fine, l’Europe en son entier méritait qu’il puisse figurer dans ce blog…. Je vous le livre donc tel quel!

Le feuilleton grec risque de s’achever en drame et chacun sait qu’une tragédie grecque est d’allure cosmique et de sens universel.

Encore faut-il en comprendre la portée !

L’affaire grecque est le caillou dans la chaussure de l’EUROPE.

Il lui blesse le pied depuis des années.

C’était un petit caillou, croyait-on ; de peu d’importance, ajoutait-on. La blessure ulcérée est devenue énorme et, maintenant, le caillou sorti ou pas sorti – il sortira évidemment et il faudra même qu’il sorte -, la plaie envenimée risque de gangrener toutes les parties basses et faibles de l’organisme européen. L’affaire est très mal partie parce que, dès le début, elle était très mal engagée. Les conséquences sont imprévisibles dans leur totalité. C’était, pourtant, cette possibilité de détérioration et cette imprévisibilité même des suites qu’il fallait précisément prévoir.

Les DIRIGEANTS FRANÇAIS comme les DIRIGEANTS EUROPEENS n’ont rien su voir ni prévoir. Les discours tenus, il n’y a pas encore un mois, étaient d’une affligeante nullité. Personne ne reviendra dessus, ce qui serait pourtant le plus sûr, le plus juste et le plus terrible des jugements. Ni SAPIN, ni MOSCOVICI, ni HOLLANDE, ni JUNCKER ne supporterait un tel examen critique. Tout ce monde-là s’est trompé et lourdement trompé. Leurs prédécesseurs pareillement.

Parce qu’ils se sont toujours sortis des échéances précédentes, mais en aggravant à chaque fois les échéances suivantes, ils s’imaginaient et s’imaginent encore – même aujourd’hui – qu’il y aura des solutions et la crédulité publique se satisfait de cette facile persuasion.

Comme il est écrit dans ces colonnes régulièrement et depuis presque huit ans, l’astuce maléfique de part et d’autre des partenaires européens a été d’entretenir une subtile et constante confusion entre LIQUIDITÉ et SOLVABILITÉ. Chacun y avait avantage. Il était si facile de dire et de se dire qu’il suffisait d’approvisionner en liquidités pour que les problèmes soient résolus, ce qui permettait, en outre et en compensation, aux bailleurs de liquidités d’exiger des réformes structurelles de toutes sortes dans le cadre d’un technocratisme libéral qui est le fin mot de la doctrine bruxelloise et, de plus, surtout dans les débuts, d’obtenir des retours fort avantageux sur investissements ou sur prêts, en tout cas pour les malins.

Un tel système ne pouvait fonctionner qu’un temps. C’est que la réalité grecque se ramenait, en fait, à une question de solvabilité et, comme toujours en pareil cas, l’insolvabilité quand elle est niée ne cesse de s’accroître et, même en supprimant une partie considérable des dettes, l’ÉCHÉANCE FATALE survient inéluctablement et brusquement avec des chiffres démesurément grossis. Qu’on veuille bien se souvenir des chiffres d’il y a seulement quatre ans ! La machinerie européenne, à en croire les financiers de l’époque, n’aurait dû en faire qu’une bouchée !

Conséquences incalculables

Aujourd’hui les CRÉANCES sur la DETTE GRECQUE sont tout simplement irrécouvrables. Les Grecs le savent et ils veulent se donner les moyens de l’annuler – ou de la reporter indéfiniment équivalemment -, politiquement par un référendum, économiquement par un chantage sur l’économie européenne, financièrement par une pression sur LA ZONE EURO qui pourrait aller jusqu’à l’explosion. Les mois qui suivent seront décisifs, que LA GRÈCE sorte de LA ZONE EURO ou même qu’elle prétende y rester d’une manière ou d’une autre. Dans le premier cas, elle provoque un choc sur le système des dettes dont nul ne peut appréhender les séismes consécutifs, dans le second cas, elle continue de plomber le même système et ceci sans fin. Tout cela est évidemment absurde. Et signale amplement l’échec d’une politique insensée et de toute une doctrine qui sert de justification à l’élite dirigeante européiste depuis trente ans. La catastrophe sera à l’échelle de l’illusion qui a été savamment entretenue.

Il ne sert à rien de stigmatiser TSIPRAS : ses prédécesseurs, SOCIALISTES ou CONSERVATEURS, ont créé avec la complicité des eurocrates, la situation qu’il tente éperdument de dénouer comme un politicien qu’il est. Dire que LA GRÈCE remontait la pente au prétexte que les circuits financiers avaient été allégés, relève de La SUPERCHERIE. Car les chiffres sont implacables. L’Euro n’était tout simplement pas une monnaie faite pour LA GRÈCE. Et, d’ailleurs, la situation sera identique bientôt dans le reste de l’EUROPE, malgré les efforts demandés aux peuples.

Se gargariser avec des déficits primaires dont on dit qu’ils sont réduits ou supprimés, ne transforme pas le poids réel de la dette, ni n’évite l’écrasement des économies. Les comptables de BRUXELLES en sont au trafic de bilans. Ou, comme nos politiques et nos financiers, aux assurances verbales. C’est toujours du genre bien connu : « Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts ». Ni l’ITALIE ni LA FRANCE ne sont en état de supporter un choc sur leur dette souveraine. Surtout si la spéculation s’y met. La vérité est que leur dette, comme celle de LA GRÈCE, n’a plus de prise sur la réalité. Les astuces de Mario DRAGHI ne changent pas les données fondamentales : les liquidités déversées par milliards ne servent pas concrètement à l’économie, malgré tout ce qui se dit, et n’améliorent pas la solvabilité d’un Pays quand il est devenu en fait totalement insolvable. La DETTE FRANÇAISE, comme celle de beaucoup d’autres Pays, mais elle plus que les autres, est insoutenable : c’est du simple bon sens. Elle ne se réduit pas, elle se prolonge, s’installe dans la durée, s’alourdit et se refinance… jusqu’à quand ?

Périls pour LA FRANCE

Il n’y a que François HOLLANDE et son creux de SAPIN pour croire et faire croire que l’ÉCONOMIE FRANÇAISE REDÉMARRE et, en plus, dit-il ingénument, grâce à lui ! Les chiffres d’activité passagère ne signifient rien. Ce qui est certain, c’est l’EFFONDREMENT de PANS ENTIERS de L’ÉCONOMIE NATIONALE et la disparition incessante de postes d’emplois dans la vie des entreprises. Les gens avertis savent, en outre, que les sanctions stupidement prises par l’EUROPE contre LA RUSSIE pour complaire aux Américains vont coûter plus cher aux EUROPEENS qu’aux RUSSES. Les exportations en sont frappées. Malgré le mépris évident des ÉTATS-UNIS pour l’EUROPE – l’affaire des écoutes n’en est qu’un détail, mais qui l’illustre parfaitement -, Le TRAITE TRANSATLANTIQUE, qui les avantage de toutes les façons, sera accepté comme tous les précédents par nos dirigeants sans culture et sans honneur.

Alors que Le MALAISE FRANÇAIS se ressent à tous les niveaux, dans les villes, chez les commerçants et les artisans, dans le fond des campagnes, dans toutes les entreprises petites, moyennes et grandes dont quelques-unes sont littéralement bradées, alors que les familles sont atteintes jusque dans leurs enfants livrés aux diktats imbéciles d’un gouvernement sans âme, ni foi, ni loi et que l’ACADÉMIE FRANÇAISE se voit dans l’obligation – rarissime – de rappeler à l’ordre, alors surtout que les risques intérieurs se conjuguent aux risques extérieurs que plus personne ne peut raisonnablement évaluer et que, pendant ce temps, pourtant, l’intérêt du chef de l’État comme de toute la classe politique se porte essentiellement sur Les FUTURES ÉLECTIONS dont, évidemment, La PRÉSIDENTIELLE, La GUERRE CIVILE commence CHEZ NOUS.

La PREMIÈRE DÉCAPITATION a eu lieu, sous les yeux effarés des Français.

L’islamisme profite de la dislocation sociale de notre pays. Qui en est responsable ? Quelle politique intérieure, quelle politique extérieure ont abouti à ce résultat ? Le Pape FRANÇOIS a raison de souligner la RESPONSABILITÉ ÉCRASANTE des DIRIGEANTS OCCIDENTAUX qui, ne travaillant jamais que pour leurs intérêts et leurs ambitions, ont tout simplement oublié le bien commun.

À quand de vrais chefs ?

Etienne Chouard dans l’émission « Ce soir ou jamais » sur Antenne 2

Malgré qu’il s’agisse d’une interview passée sur Antenne 2 en Septembre 2014 dans le cadre de l’émission « Ce soir ou jamais » le sujet traité par Etienne Chouard, par ailleurs professeur de droit et d’économie, mérite une attention toute particulière…. Au moment où l’Europe est malmenée au niveau de la « haute finance » et dont la Grèce fait les frais, il me paraît intéressant de réécouter cette séquence et de  s’interroger sur le devenir du système capitaliste  en vigueur aujourd’hui qui me semble aller à l’encontre des intérêts fondamentaux de l’individu…et de la démocratie!

SILENCE LA FRANCE PARLE !

François Hollande »le président de tous les français » savoure sa victoire: la Grèce reste dans l’Europe » et les médias s’empressent de considérer qu’il est à l’origine de ce « succès »….A court terme nous devrions déchanter et prendre conscience que ce que proposait l’Allemagne était beaucoup plus réaliste avec une période de cinq ans au cours de laquelle la Grèce se réformait afin de pouvoir revenir dans le giron de l’Europe….

Quand on pense que la France, par le truchement d’un président incompétent et rejeté par 75% des français, se permet d’imposer des réformes à la Grèce et la conseiller  alors qu’elle n’est pas capable d’envisager la moindre réforme chez elle  …. la politique française c’est « Clochemerle ». On a même joué les « professeurs » en aidant les grecques à rédiger leur présentation devant la cour européenne….un comble!

Peut être notre cher président a t’il pu penser (cela peut lui arriver…) que la Grèce, en signe de reconnaissance et de réciprocité, viendrait soutenir notre pays qui, à terme, se trouverait dans la même situation qu’elle,  faute de courage politique et d’impossibilité d’envisager les réformes rendues nécessaires pour répondre aux exigences de la zone euro…

La France frise le ridicule en soutenant des pays qui manquent de rigueur et qui ne respectent pas les engagements qu’ils avaient  pris au moment de leur arrivée dans l’Europe… La France c’est bien le laxisme et l’immobilisme qui prédominent  actuellement et il est logique que l’on se sente proche des pays qui sont les plus mauvais élèves de notre zone euro…. « Qui s’assemble se ressemble »!!!

D’après ce que j’ai pu comprendre François Hollande sortirait « grandi » de par son action vis à vis de la Grèce…. Au royaume des aveugles les bornes sont rois!!!

Pauvre France…. on peut même se demander aujourd’hui s’il faut la plaindre ou la blâmer….

LA DETTE FRANÇAISE AUGMENTE!

La dette française n’a jamais été aussi importante, elle augmente chaque jour un peu plus   alors que l’on parle parallèlement  de rigueur budgétaire…. Quel héritage allons-nous léguer à nos enfants?

Il n’y a pas d’inflation et pourtant tout augmente, le chômage est toujours en progression et aucune perspective d’amélioration n’est envisagée….. La délinquance n’a jamais été aussi importante en corrélation avec l’oisiveté « mère de tous les vices »qui laisse dans la rue  des jeunes et adultes  désœuvrés qui renoncent à chercher du travail.

Pendant ce temps le gouvernement actuel nous amuse avec des réformettes et s’attache à vouloir nous prendre pour des imbéciles… Ce qui est grave c’est que l’on ne voit pas de perspectives d’amélioration et chacun est bien conscient qu’un changement de majorité politique ne permettra pas de miracle…

Il est indispensable de réformer en profondeur notre pays et ce, dans tous les secteurs et on ne saurait maintenir les fameux sacro-saint des avantages acquis qui n’ont plus rien à voir avec l’environnement du travail qui avait généré ces largesses… Pourquoi maintenir aujourd’hui des statuts distincts entre les salariés du privé et ceux du public…. Nous sommes toujours un pays à deux vitesses au sein duquel on distingue des « nantis » sans inquiétude pour leur avenir de par la « sécurité de l’emploi » et les salariés du privé de plus en plus inquiets devant la situation économique qui se dégrade…

Sur le plan politique dès son élection l’élu ne pense qu’à sa réélection ce  qui l’amène à être tiède dans ses positions et démagogue dans bien des cas…. Il y a pourtant des mesures qui pourraient lutter contre cet état de fait: il suffirait de faire préciser dans notre constitution que l’élu , quelle que soit la structure à laquelle il appartient, ne peut être rééligible pour un second mandat consécutif…. il devra donc patienter quelque temps avant de retrouver un  fauteuil….à condition d’être réélu bien évidemment…Ne rêvons pas nos « chers » élus cumulent à la fois le pouvoir législatif  et le pouvoir exécutif et ils ne sont pas prêt à scier la branche confortable même… très confortable  sur laquelle ils sont! J’ai tendance à penser que cet éventuel aménagement ne verra jamais le jour sans une prise de conscience aiguë du peuple engendrant par là-même une situation d’exception….

Je voudrais terminer cet article par quelques mots sur les médias qui ressassent sans cesse les mêmes informations venant du même tuyau…. Ces informations, qu’elles proviennent de la presse écrite ou de la presse parlée et télévisée ont tendance à nous mener vers une pensée unique où le libre-arbitre a bien de difficulté à trouver sa place… Les débats d’idées sont  bien pauvres et ne contribuent pas à une expression objective et libre…

Voilà, j’en ai fini… Je voulais vous donner mon sentiment et ma vision des choses, je vis ma catharsis en vous les exprimant…. une bien pauvre consolation tellement je suis pessimiste quant à l’avenir que nous nous préparons!